Pour sa deuxième participation au « Mois du doc », la DROMothèque (bibliothèque municipale de Drom) s’est intéressée aux rivières sauvages, particulièrement celles de l’Ain.
Pour cela, l’équipe de Marie-Thérèse Genin a projeté trois documentaires sur ce thème où l’on constate une réelle prise de conscience depuis une dizaine d’années sur la nécessité de sauvegarder et protéger ce patrimoine.
En effet, partie de l’Ain, la démarche a abouti à un label national, qui pourrait devenir européen. En France, 400 rivières sont susceptibles de l’obtenir (soit 1 % du total des rivières), et la première a été la Valserine, déclarée « une des rivières les mieux préservées de France« . A ce jour le Département en compte cinq sur les 30 au niveau national.
47 critères
Mélanie Taquet et Emmanuel Génier, techniciens de l’association « Rivières sauvages« , partenaire de cette animation, étaient présents pour répondre aux questions d’une trentaine de participants.
Pour prétendre au label, 47 critères sont étudiés sur la rivière (ou un tronçon) ; suivant le nombre de points obtenus, la rivière peut être labellisée ; elle peut aussi se voir proposer des actions pour obtenir ce label. Plus de la moitié des critères concernent son hydromorphologie (absence de seuils, de barrages, de berges travaillées). La ripisylve et son importance sont aussi évoquées (végétation de part et d’autre de la rivière, sur une bande équivalente à son lit). Ainsi, il est nécessaire qu’une partie de bois mort reste dans la rivière, constituant des habitats pour la faune et des apports de nutriments : leur enlèvement et leur nettoyage doit être étudié cas par cas, en évaluant les risques et les bénéfices pour le milieu, remettant en cause les notions de l’esthétisme, parfois complice de dénaturation. Beaucoup de questions ont ainsi trouvé des réponses avec, en plus, la participation, dans le public, d’un technicien de rivière de la Reyssouze qui expliquait les travaux sur cette rivière au centre de Bourg, ou un lit non bétonné est reconstitué, avec des méandres et les souches des arbres coupés.
Le projet d’un territoire
Après l’obtention du label, un programme d’actions est établi pour la protéger et la valoriser, mais il ne s’agit pas d’une protection juridique ; « on ne souhaite pas une loi, mais une appropriation par les acteurs du territoire, ce qui est beaucoup plus efficace », insiste Mélanie Taquet. « Rivières sauvages » est ainsi une association, et le label tient aussi compte de la gouvernance du projet.
La question a été posée de la situation du Suran, qui ne peut prétendre au label. S’agissant d’une rivière de plaine, elle a été plus facile à travailler, à déplacer, à aménager ; sa ripisylve n’est pas à la hauteur, comme la qualité de l’eau.