« Derrière chaque grand homme se cache une femme « , dit-on parfois. Cette remarque s’applique alors fort bien à Lucette Bonnet, veuve de René Borget, ancien maire de Ramasse, compagne discrète et dévouée, travailleuse infatigable et efficace, grand-mère fédératrice et adorée, qui vient de nous quitter à quelques jours de la fête patronale de St Julien.
Troisième fille d’une famille d’agriculteurs de Drom, avant un petit frère, Lucette a vu le jour en 1931, pour la St Médard. Elevée avec sa part de travaux de la ferme, elle a ensuite été dirigée vers « l’école ménagère », à Bourg en Bresse.
Dans le Revermont de l’après guerre, elle aime les rencontres et promenades avec les jeunes de la vallée : ils se retrouvent au Col de France, dans la descente des cerisiers. Elle fait alors la connaissance de René, du village voisin de Ramasse, qu’elle épouse en septembre 1956. Le jeune couple s’installe à Drom, où Lucette s’occupe d’une vache, de poules, de lapins et du jardin alors que René travaille à l’usine à Bourg. Mais l’un comme l’autre n’oublient jamais leurs racines et sont toujours présents pour fournir des bras lors des foins et autres travaux dans leurs familles.
Sur tous les fronts
Rural, entrepreneur et de nature indépendante, René ne peut pas envisager une vie à l’usine : il se lance dans un élevage incongru pour beaucoup : le vison ; d’abord avec quelques bêtes, en parallèle de son emploi. Même s’il passe alors pour un original, Lucette le suit dans l’aventure, qui doit se poursuivre à Ramasse : l’activité génère des nuisances au centre du village !
Entre temps, Jean-Pierre est venu agrandir le foyer, suivi de Christine, puis Patrick et Nicole ; René a quitté l’usine car l’entreprise a prospéré jusqu’à devenir une référence au niveau national. Il se voit aussi confier la mission de maire et s’absente alors souvent, pour son travail, pour son mandat. Mais Lucette est toujours là pour seconder, pour assurer la marche du ménage, de la famille, tout en étant présente à l’élevage.
Elle voue une dévotion particulière à Notre Dame des Conches, assurant la continuité des pèlerinages annuels pendant les « années creuses », avant la création de l’association des Amis de Notre Dame des Conches, et entonne encore longtemps le célèbre cantique.
Clé de voute de la famille
Devenue veuve en 2004, cette maman connait ensuite la douleur de perdre un fils. Elle est toutefois entourée de onze petits-enfants qui n’oublieront jamais les parties de crêpes chez mémé et ses vêtements tricotés, lui apportant une génération supplémentaire forte de quatorze membres (bientôt quinze).