En lançant les Rencontres photo Drom 2024, les trois jeunes femmes introduisaient leur propos en annonçant “La photographie est un domaine artistique qui ne dépende pas, a priori, du genre, mais plutôt de l’aptitude, de la passion et de la créativité de chacun“. Mais, ici comme dans tous les domaines, la condition féminine a été une difficulté, alors que certaines femmes ont marqué l’histoire dès le début de la photographie, en 1839, malgré des facteurs historiques, sociaux et culturels limitant leur accès aux ressources, à l’éducation, aux opportunités, et limitant en général leur rôle et la reconnaissance qui leur était due.
D’inquiétants constats
Survolant presque deux siècles, l’exemple d’une vingtaine d’entre elles était expliqué, avec leur nécessaire persévérance, de 1840 à 2024. Et, chiffres à l’appui, il s’avère que les inégalités de genre restent tenaces dans la photographie. Ainsi, si les femmes sont majoritaires sur les bancs des écoles de photographie, elles représentent moins d’un tiers de la profession ; elles sont plus diplômées mais moins représentées. Elles candidatent plus que leurs homologues masculins, mais sont moins sélectionnées dans les festivals, les prix, les galeries, les commandes, moins présentes dans les postes à responsabilités, victimes d’un modèle sociétal et d’un sexisme ambiant.
Des faits constatés sur le terrain par Morgane Monneret et Françoise Caruso (“Il faut oser ! “, clame cette dernière), alors que Bérangère Mugliari explique qu’il lui arrive, par contre, d’être parfois sollicitée et préférée pour son regard et sa sensibilité de femme, quand elle intervient dans le monde de l’entreprise.