Pendant l’été, chaque mercredi, le tunnel de Drom connait une affluence particulière avec les visites organisées par l’AGEK (association de gestion des espaces karstiques) sous l’égide de l’office de tourisme Bresse Revermont. Après avoir équipé les visiteurs de casques avec lampes frontales, les guides de l’AGEK fournissent moult explications sur les phénomènes hydrogéologiques de la vallée, les relations étroites entre l’eau et la pierre et les particularités du relief karstique du val de Drom. Avec la chaleur de cette saison, la visite est encore plus attrayante !
Un ouvrage d’art indispensable
Mais si le tunnel est devenu un lieu idéal pour comprendre le sous-sol de la vallée dans des conditions autant ludiques que pédagogiques, il est, avant tout, un ouvrage hydraulique du bassin versant du Suran. En effet, Drom était régulièrement le théâtre de désastreuses inondations : en 1840, une partie du village est ainsi restée immergée pendant trois mois consécutifs ; sans compter les conséquences catastrophiques pour l’activité agricole. Une saison complète était souvent perdue, avec parfois 150 hectares immergés. Observant les relations évidentes entre les inondations de la vallée de Drom et les « sources intermittentes de Rochefort », sur la commune de Villereversure, M. Hippolyte Gouilloux, maire de Drom, entreprit donc, dès 1852, des démarches pour le percement d’un tunnel depuis la vallée de Drom vers l’exutoire naturel des eaux, à Rochefort. Des premiers essais de deux « puits absorbants » (entre 1855 et 1857) s’avérèrent infructueux : forés dans chaque vallée, ils devaient fonctionner comme un siphon.
Le creusement du tunnel commença donc en 1859, pour se terminer en 1869, mais sur un tracé plus court, pour des raisons économiques (980 mètres au lieu de 1350, au départ des sources intermittentes de Rochefort) : son extrémité amont n’était donc plus au point de convergence des eaux dans la vallée de Drom (et se situe sur la commune de Ramasse). Les services de l’Etat assurèrent donc au maire que des tranchées complèteraient ce dispositif.
Quatre guerres plus tard . . .
Avec l’achèvement du tunnel, l’opiniâtre maire de Drom recommença ses démarches, cette fois pour la réalisation de tranchées en amont du tunnel. Mais, si ce dossier avait obtenu rapidement une validation départementale, il arriva au niveau de « l’administration supérieure » en juin 1870. En juillet, la guerre vint annuler tous les espoirs pour ce projet. Malgré des démarches ultérieures, l’Etat signifiait son désengagement de ce projet.
Grâce à une faille traversée par le tunnel, ce dernier remplissait toutefois partiellement sa fonction, dès 1862. En 1993, le problème était réétudié et aboutissait à la réalisation du « canal de Drom », inauguré en novembre 1997 et clôturant un dossier ouvert 145 années plus tôt. S’il y a toujours des inondations à Drom, leur niveau est désormais maîtrisé.
Visites tous les mercredis : renseignements et inscriptions à l’Office du Tourisme Bresse Revermont 04.74.30.59.67
NB : pour les visites guidées de l’été, casques et lampes frontales sont fournies par l’A.G.E.K. (Association de Gestion des Espaces Karstiques) . . . et le tunnel n’est pas en charge : les visites se fond à pied (presque) sec (mais de nombreuses flaques subsistent : prévoir des bottes ! ).
En dehors des visites guidées organisées, l’accès au tunnel est sous la responsabilité des visiteurs et à leurs risques et périls.
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Les inondations à DROM (photos d’archives)
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Le canal en charge (25 & 26 novembre 2002)