Visible du public, celle qui « de tous les pays de l’Ain, voit accourir le pèlerin » retrouve un statut digne de son rang.
Musée national, le Monastère royal de Brou abrite désormais 17 nouvelles œuvres, provenant de dons, legs ou dépôts, qui viennent d’être présentées.
Un monument historique
Parmi elles, la statue de la Vierge de Notre Dame des Conches a trouvé une place dans la salle des sculptures, ancien réfectoire des moines.
En chêne teinté et ciré, inscrite Monument historique depuis 1974, cette sculpture date du XVe siècle, époque où l’on commençait à représenter Marie assise, avec l’enfant Jésus sur les bras ; Notre Dame des Conches est ainsi la seule Vierge assise à Brou. Refaite au XIXe siècle par un artisan de Jasseron, sa main droite devait, à l’origine, tenir une grappe de raisin, son culte ayant supplanté ici celui de Bacchus. Depuis toujours (et particulièrement depuis la révolution) objet des plus grandes attentions par les habitants de Ramasse, la statue a voyagé de famille en famille pour assurer sa sécurité. Il y a encore deux décennies, elle était régulièrement présente lors des pèlerinages sur la Sainte colline. Elle a alors été prise en charge par les services du patrimoine du Département, a fait l’objet de soins adaptés puis est restée sous haute sécurité dans les archives de ces services.
Visible et en sécurité
Créée en 1984, l’association des Amis de Notre Dame des Conches, qui entretient et fait vivre la chapelle, mais aussi la commune de Ramasse, propriétaire de ce trésor, se désolaient de cet « enfermement » et souhaitaient qu’elle soit visible du public, dans des conditions satisfaisantes de sécurité, difficilement réalisables à Ramasse. Elle est donc confiée au musée pour une durée déterminée et reconductible, la commune en restant la propriétaire. Lors de la présentation de ces nouvelles œuvres, Christian Passaquet, maire, se déclarait « content et rassuré qu’elle ait retrouvé de la visibilité, qu’elle soit sortie des archives pour être admirée« .
Un peu un juste retour des choses pour Ramasse, le village ayant fourni une partie des pierres de ce « monument préféré des Français » ! Pierre-Gilles Girault, conservateur, rappelait le rôle du musée « vivant, ancré dans son territoire et au milieu de sa population, précisant que le rajout de nouvelles œuvres se faisait sous le contrôle de l’Etat, elles doivent être des biens dont la conservation et la préservation relèvent de l’intérêt général ». Sylviane Chêne, adjointe à la culture de Bourg en Bresse, concluait en évoquant « des valeurs humaines de beauté, transmission et partage« .