En Revermont, la grogne monte contre le projet de loi Blanquer, dite « école de la confiance » ;
autour de la classe unique de Drom, la communauté éducative investit l’école de la méfiance.
Une bonne quarantaine de personnes s’est ainsi retrouvée dans l’école à la tombée du jour, enfants, parents, mais aussi des habitants de tous âges et des élus, autour du maire, tenant à exprimer son soutien à ce mouvement. Si l’ambiance était bon enfant autour d’un casse-croûte partagé, l’inquiétude était bel et bien au rendez-vous.
Sylvain Turpin, le maître d’école, explique que cette rencontre s’inscrit dans une série d’actions débutées dès la semaine précédente dans le Revermont : regroupement à la sortie de l’école avec banderoles et diffusion d’informations le mardi, réunion publique à Simandre le mercredi, rencontre du ministre le jeudi lors de ses visites à Péronnas et à Bellignat, chaîne humaine autour de l’école de Simandre le vendredi, participation à la manifestation à Lyon le samedi. Par ailleurs, les écoles de Simandre et Villereversure ont connu des jours de grève.
Parents et enseignants maintiennent leur mobilisation et lancent les « nuits des écoles », action tournante invitant successivement chaque village à investir son école dès le soir pour signifier son attachement au fonctionnement actuel d’une institution qui fait ses preuves en milieu rural. Pour la première, les fenêtres de l’école de Drom sont ainsi restées éclairées très tard . . .
Des usines éducatives en lieu et place des petites structures de terrain
En effet, il est envisagé la création « d’établissements publics des savoirs fondamentaux » regroupant des écoles autour de leur collège de référence sous la direction d’un seul directeur, éloigné du terrain et des familles et dont l’étendue des pouvoirs est encore indéterminée, de même que les moyens dont il disposera ou les regroupements qu’il aura à organiser.
Pour cette nouvelle entité, la création d’un conseil administratif composé uniquement d’enseignants marquera la fin du conseil d’école, qui réunit toute la communauté éducative, en incluant les parents et les collectivités, financeurs de l’école primaire.
De fortes inquiétudes sont aussi induites par la scolarisation à 3 ans, obligeant les collectivités à financer des structures privées, ou sur la baisse du niveau de formation requis pour enseigner dans le primaire.
« C’est le sabordage de l’institution » résume un habitant venu soutenir le mouvement.
Le jeudi jeudi 4 avril, les écoles de Drom et Villereversure étaient en grève. Une assemblée générale intersyndicale était programmée l’après-midi à Bourg, suivi d’une manifestation.