Depuis quelques semaines, si la cabine téléphonique est toujours en place à côté de la salle polyvalente, on a pu remarquer que le téléphone avait disparu. En effet, en juillet 2015, une modification a été effectuée relative au service universel : la société Orange avait auparavant l’obligation de fournir l’accès à des cabines téléphoniques publiques dans toutes les communes de moins de 1 000 habitants, mais cette disposition a été abrogée (suppression de l’alinéa 3 de l’article L35-1 du code des postes et télécommunications, lors de la loi dite « Macron »).
En 2012, lors de l’aménagement de la place devant la salle polyvalente, cet équipement avait dû être déplacé : il était en effet obligatoire de le conserver, au frais de la commune (3 000 €, hors travaux préparatoires d’installation), sans que cette dernière puisse consulter un autre prestataire (ce qui est bizarrement contraire à l’esprit du code des marchés publics, qui prévoit de faire jouer la concurrence ! ). La cabine avait alors été remplacée par un modèle adapté aux personnes à mobilité réduite, juste à côté d’un emplacement de parking créé pour elles. Elle permettait aussi aux usagers de la salle polyvalente d’avoir un accès au réseau à deux pas de la porte d’entrée (et en dehors du local, ce qui était utile en cas de sinistre à l’intérieur) et servait, de plus, aux sapeurs-pompiers, dont le local est juste derrière. Le maire indique avoir tenté, sans succès, de s’opposer à cette suppression ; peut-être de nouvelles lois l’obligeront-elles, prochainement, à équiper la salle polyvalente et le local des pompiers en lignes fixes, aux frais de la commune ?
Un peu d’histoire
Avant la généralisation de l’accès au réseau téléphonique, une seule ligne équipait le village. En 1953, c’est Edwige Grandpierre, l’épicière, qui « centralisait » les appels, allait porter les informations, bonnes ou mauvaises nouvelles, chez les habitants, et était chargée d’appeler le médecin ou le vétérinaire, expliquant les symptômes. Puis une cabine publique était aménagée à la fromagerie (encore visible de nos jours), transférée plus tard à côté de la salle des fêtes et déplacée une première fois, en 1992, lors de l’agrandissement du passage. De nos jours, chaque logement est équipé d’un accès au réseau téléphonique (plus sophistiqué, donc plus « fragile »), plusieurs opérateurs proposent des réseaux de téléphonie sans fil (avec de fortes inégalités d’accès entre tous les points du territoire) et la fibre optique desservira bientôt la commune. La pertinence d’une cabine publique est devenue moindre . . . mais, en territoire rural, mais c’est encore un service public malmené !
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