Une nouvelle recrue est en cours de formation, rattachée à une unité spécialisée et peu connue, du Service départemental d’incendie et de secours de l’Ain : le groupe cynotechnique. Rencontre avec Ubby . . . et Antoine.
Antoine Martin est le pro de la sécurité et des secours. Après un parcours de jeune sapeur-pompier pendant ses études au collège, il devient, à 16 ans, sapeur-pompier volontaire au centre de secours du Suran (unité du service départemental d’incendie et de secours de l’Ain, SDIS). Il enchaine avec un bac pro sécurité/prévention, travaille dans une entreprise de sécurité privée, puis devient pompier professionnel au SDIS de Saône et Loire à 22 ans. Il est aussi en charge de formations au secourisme que le département de l’Ain a institué pour les élèves de 3e dans ses collèges. A son arrivée à Drom, il intègre aussi le corps de première intervention (rebaptisé, depuis, service local d’incendie et de secours, SLIS, unité communale).
Formation continue
Déjà titulaire de deux spécialités professionnelles (incendie et formateur secourisme), il s’intéresse à la cynotechnique, passe les tests avec succès et suit un premier stage de six mois. Il acquiert ensuite Ubby, un berger belge malinois, et le binôme s’engage pour deux ans de formation : 10 à 15 minutes quotidiennes à domicile pour le dressage (éducation, sociabilisation à tout, discipline) et le jeudi complet dans une des casernes du SDIS 01 (olfaction, recherche de personnes) avec leurs homologues répartis dans le département. Il s’établit une « vraie relation entre le conducteur et le chien, qui forment une équipe, où il n’y a pas de maître ni d’employé », explique le caporal, précisant que « c’est un bon gamin ! » Ubby partage ainsi la vie de ce papa de 26 ans, avec sa compagne, elle aussi pompier volontaire en double engagement (à Drom et au Suran), et leurs deux premiers chiens.
Des spécialistes
Lors de sa formation, Ubby apprend à retrouver des personnes égarées ou disparues (potentiellement en danger), ensevelies ou immergées ; il doit aussi s’habituer à toutes conditions de travail (héliportage, bateau, vent, bruit, chaleur, froid, obscurité) puisqu’il aura à intervenir, en complémentarité, avec quasiment toutes les autres spécialités du SDIS (milieux périlleux, plongeurs, drones, sauvetage déblaiement) et, parfois, sur réquisition des forces de l’ordre, en complément de leurs chiens de piste, qui eux, sont entraînés à retrouver une personne à partir de son odeur. Un des chiens du SDIS est actuellement en cours de formation de chien de piste.
Ubby est à la charge de son conducteur (et propriétaire) qui le met à disposition du SDIS. Il sera opérationnel à l’issue de sa formation de deux ans (début 2025), ponctuée de tests (retrouver, en moins d’une heure, une victime disparue dans un terrain de 20 hectares, puis une victime ensevelie), et validée par un brevet délivré après des stages dans d’autres départements. De plus, il sera pris en charge par le SDIS avec un suivi médical régulier, des soins, en cas d’accident en intervention, et un avantage en nature lié à son statut : son alimentation.
Fonctionnement
Le groupe cynotechnique du SDIS de l’Ain comptabilise 60 à 80 départs par an.
Dans les interventions, ses intervenants ont aussi un rôle de conseil technique auprès de l’officier commandant les opérations de secours.
Lors d’un déclenchement, une unité complète est mobilisée : deux binômes conducteur/chien, plus un chef d’unité (éventuellement avec un chien aussi) dans un véhicule cynotechnique équipé pour tout ce personnel, humain et canin.