Nicolas Cichocki se penche sur le berceau des reines

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Nicolas exploite plusieurs ruches dans la vallée et aux alentours : il sélectionne les meilleures abeilles pour créer de nouveaux essaims.

Actuellement professeur de biologie, Nicolas Cichocki termine une thèse de chercheur en microbiologie.
Mais il nourrit surtout une véritable passion pour les abeilles.

  Originaires du Nord et de Paris, Nicolas et son épouse sont passés par la Lorraine puis plusieurs étapes en Allemagne avant de s’établir, avec leurs fils, dans l’ancienne épicerie de Drom.

Du labo jusqu’aux ruches

  Non issu d’un milieu agricole, rien ne prédestinait Nicolas à l’élevage ; sauf, peut-être, un vif intérêt pour les insectes « depuis tout petit« . Alors chercheur à l’INRA (Institut national de recherches agronomiques), il devient expert dans la truffe, en Lorraine (il est d’ailleurs un des acteurs de la première culture de truffe blanche) ; c’est lors de cette période rurale qu’il prend goût à l’apiculture. Il acquiert à ce moment sa première ruche et son « NAPI » (numéro d’apiculteur).

  En dix ans, il apprend à tout connaitre de ces hyménoptères : leur cycle de vie, leur fonctionnement, l’organisation de leur société, les méthodes pour les élever, tout en améliorant et personnalisant ses techniques. 

Le rucher du Toumaï

   S’il n’entre pas encore dans une véritable phase de commercialisation, il doit toutefois se doter d’un SIRET ; il s’inscrit alors sous le nom du Rucher du Toumaï : « Toumaï signifie « espoir de vie » en Goran, l’une des langues du Tchad ; « L’homme du Toumaï » est d’ailleurs le plus ancien humain connu avec 7 millions d’années ! « 

   Le principe est « d’amener des abeilles à produire du miel« , mais il souhaite aussi « augmenter le cheptel en produisant des essaims de qualité« .

Une sélection rigoureuse

   En l’écoutant détailler la vie de ses protégées dans les ruches tout en racontant le travail de l’apiculteur, on entend surtout la rigueur du scientifique et la passion de l’homme de terrain.

   Nicolas explique ainsi que certaines ruches ont une population plus agressive, que des abeilles jouissent d’une meilleure santé, ou d’une meilleure résistance au varroa (acarien parasite de l’abeille) ; l’exploitant est aussi attentif à la « productivité » de ses locataires et au dynamisme de la reine ! Alors il sélectionne les meilleures populations, qui satisfont aux cinq critères. Il prélève ainsi des larves choisies, recrée des nouvelles équipes d’ouvrières à qui il les confie, et fait naître de nouvelles reines qui seront à la tête de nouveaux essaims.

Un déficit français

   « Il y a un gros manque de reines en France : on en achète entre 80 et 120 000 chaque année !« . Alors Nicolas souhaiterait améliorer la qualité de ses abeilles pour pouvoir en vivre, mais plus en vendant des abeilles que du miel.

Encore plus ambitieux

   Après sa naissance, la reine vierge (que Nicolas appelle princesse) sort pour être fécondée. Si cette opération peut être « dirigée » en saturant son espace avec les mâles souhaités, elle reste toutefois aléatoire. Nicolas commence donc à s’exercer à l’insémination, qui nécessite du matériel (loupes binoculaires, micro pinces, etc.), de la pratique et une bonne gestion de toutes les conditions (calendrier, conditions physiologiques, etc. ) ; on compte moins d’une centaines d’inséminateurs en France.

   Entre les poulets de Bresse à St Etienne du Bois et les Montbéliardes à Ceyzériat : bientôt une nouvelle référence en Revermont ?

 

A l’assaut d’un pissenlit, une ouvrière va prélever, soit du nectar (dans son jabot), soit du pollen (sur ses pattes)

Celle-ci rentre chargée de pollen (sur ses pattes qu’elle a enduit de miel avant de partir)

(presque en surcharge ! )

Il y a parfois embouteillage . . . (au centre : un mâle)

En travers, ça rentre mieux !

A l’intérieur, les chaînes de production tournent à plein régime

Au milieu : la reine, autour : sa cour. La reine pond dans les alvéoles où les larves tisseront leur cocon et deviendront des nymphes (dans les alvéoles fermées : « operculées »).

La reine a pondu dans chaque alvéole

Les alvéoles contiennent du nectar frais ou du pollen

Nectar frais et nectar mature (miel)

Pendant que l’apiculteur a le dos tourné pour ses opérations de contrôle et de maintenance, des gourmandes en profitent pour se régaler de nectar . . .

Nicolas vérifie l’acceptation des cellules royales

Une ouvrière inspecte, vérifie et prends soin de la cellule

Les ouvrières ont étiré les cellules royales que Nicolas place ensuite dans un protège cellule . . .

De quoi faire pâlir Stéphane Bern : la naissance d’une reine (« d’une princesse ! « , rectifie Nicolas) : elle sort en ouvrant l’opercule.

A gauche , la jeune reine ; à droite, une ouvrière.

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