Il est des promeneurs habitués des Conches qui saluent poliment et s’empressent de rentrer chez eux quand ils voient arriver Loïc Presti. Ce grand gaillard souriant dans son 4×4 n’est pourtant ni patibulaire, ni dangereux : il est simplement signe d’orage imminent ! En effet, installé à Drom depuis trois années, le jeune homme est passionné par ces phénomènes qu’il traque pour réaliser des clichés. Armé d’un trépied et un bon appareil (sans flash : ce dernier est fourni par dame nature), Loïc se focalise ainsi pour cet objectif : il est « chasseur d’orages » !
Fasciné depuis l’enfance par la foudre, il s’est alors équipé de matériel performant, tel ce curieux cylindre sur le toit de sa voiture : un « bolteck » qui détecte les impacts dans un rayon pouvant aller jusqu’à 1 500 km. Par l’intermédiaire d’un boitier où est intégré un G.P.S., il est relié à son ordinateur dont l’écran, tel un sonar, lui donne une cartographie des colères de Zeus. Notre chasseur observe aussi le ciel, repère et analyse des indices annonciateurs ; il collecte encore des informations sur internet, et en échange avec d’autres traqueurs de foudre, du secteur, mais aussi de tout le pays.
Si Loïc « chasse » souvent aux Conches, où le périmètre d’observation est vaste, il est aussi capable, en fonction du temps disponible (une nuit, un week-end), de partir beaucoup plus loin : en Bourgogne pour se retrouver en Franche Comté, vers l’Auvergne jusqu’aux Pyrénées, suivant l’actualité de son écran ! Le compteur du tout-terrain affiche d’ailleurs 30 000 kilomètres pour cette année.
Toujours avoir un temps (d’orage) d’avance !
L’orage est imprévisible quant au lieu, au moment et à la durée : la plus grosse difficulté étant d’être au bon endroit, au bon moment ; Loïc ajoute que la plus grande frustration est « quand il ne se passe rien, ou quand on arrive trop tard ». Ensuite, l’appareil photo se déclenchant automatiquement avec l’éclair, il faut préalablement prévoir les bons réglages (en fonction du paysage), le bon positionnement (ô rage, quand l’éclair est en bordure du cliché ou à côté ! ). Mais tout s’apprend avec l’expérience et l’observation : la forme des nuages, le sens des vents, le taux d’humidité.
S’il n’a jamais connu d’incident, Loïc avoue avoir parfois eu « de grosses frayeurs, avec des impacts très proches », et s’empresse de préciser qu’il s’agit de phénomènes dangereux : il ne convient pas de s’aventurer sans un minimum de prudence et de connaissances.
Avec des absences ainsi imprévisibles, Loïc peut (parfois ! ) s’attirer les foudres de Elodie, son épouse, qui doit alors prendre son mâle en patience. Mais, quand elle accompagne son mari, c’est elle qui ne veut plus rentrer : « L’Ain est tout aussi magnifique sous les orages », nous confie-t-il. Et on ne peut qu’approuver en découvrant les images postées sur Facebook.
Quelques vues sont plus orientées vers le Val de Drom !
Parfois, on peut faire d’une pierre deux coups (de tonnerre ! ) : l’éclair derrière le feu d’artifice :
Plus d’images sur Facebook, avec les Chasseurs d’orages du Mont July (le Mont July est le « sommet » entre la Chapelle des Conches et l’observatoire astronomique de Ramasse).
A voir aussi : les très belles images de Jean Luc Maréchal, autre passionné local (Meillonnas), sur son blog et sur Facebook.
. . . et la brochure téléchargeable de la colline des Conches, avec l’Office de Tourisme Bresse Revermont !