Un prêtre hors du commun : l’abbé Gringoz, ermite des Conches

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Le père Gringoz : une ténacité inébranlable et un fédérateur de bonnes volontés.

 Homme d’église, mais aussi historien … et terrassier !

  D’abord curé à Appremont, puis à Buellas ( de 1927 à 1951), le père Gringoz était né à Ramasse en 1880. Dans les années 30, il revenait souvent dans son village natal et, plus particulièrement, à Notre Dame des Conches, au confinc de la commune, en limite de Drom et de Jasseron, site isolé mais où les pèlerinages attirent les foules.

  En 1938, le prêtre est sollicité pour préparer une notice historique pour le centenaire de la chapelle actuelle, l’année suivante. Commençant par des recherches de documents, il trouve des traces d’un procès entre Jasseron et Ramasse au sujet de la paroisse de St Julien. Un lieu-dit porte, en effet, ce nom, et une légende imprécise prétend qu’il y avait jadis un village. En inspectant les lieux, il devine sous un tertre des traces de bâtiments. Ses recherches opiniâtres aboutiront à la mise à jour de l’église de St Julien et des restes du village, détruit en 1536 par les troupes de François 1er.

  Pendant l’été 1938, ce drôle de curé au milieu de son chantier attire les visiteurs et les curieux . . . qui deviennent autant de précieux auxiliaires ! Quelle que soit sa conviction, personne ne rechigne à donner un coup de main à ce sympathique bonhomme. Afin que ce lieu ne retombe plus dans l’oubli, il fait ériger une croix monumentale ; l’église sera classée monument historique en 1945.

   Les années suivantes, il entreprend des recherches sur le site de la chapelle, met à jour un sarcophage romain, puis la vierge au raisin, et publie ses conclusions, parfois controversées. En 1940,  » La Sainte Colline du Revermont « , appelle ainsi un supplément l’année suivante :  » Une mise au point « . Historien, archéologue, archiviste, homme de foi et de conviction, il reconstitue l’histoire du site et des sanctuaires plusieurs fois détruits et reconstruits au fil des siècles.
    En 1949, il publie  » Nos villages de Bresse et Bugey, au temps de Charlemagne » et, en 1954,  » Notre Dame des Conches et Saint Julien sur Roche  » (ouvrage disponible auprès de l’association des Amis de Notre Dame des Conches).

Prêtre dans son village natal

   En 1951, fait assez exceptionnel, il est nommé curé de Ramasse (sa paroisse natale), et de Drom : il officie alors alternativement dans les deux églises. A la belle saison, il prend ses quartiers aux Conches. Là, l’ermite conjugue ses travaux de  » promotion  » du site avec sa mission d’évangélisateur, apprécié autant de ses paroissiens que des profanes : tous se laissent d’ailleurs facilement mobiliser par l’enthousiasme de l’abbé pour apporter une aide dans ses chantiers. Dès 1952, il se fait ainsi terrassier : il construit une route ralliant le chemin de Drom aux Combes jusqu’à la chapelle.

   Véritable curé de campagne, l’ermite porte toujours une vieille soutane rapiécée et surnomme ses chaussures « vole terre  » et  » bois l’eau « . Décédé en 1962, le jour de son anniversaire, il repose dans le cimetière de Ramasse et laisse le souvenir d’un personnage pittoresque, humble, ouvert à tous, à qui le site des Conches doit sa notoriété . . . même si, dans ses conclusions, la ferveur du pasteur dépassait parfois la rigueur des valeurs historiques !

Sur la nouvelle route des Conches, qu’il a construite lui-même.

La construction de l’oratoire « St Hyppolite »

Les Conches : la passion de l’Abbé Gringoz (photo Claude Roth)

Avant qu’il y ait une route

Les pèlerinages d’antan . . .

St Julien sur Roche, extirpé de l’oubli

L’église paroissiale de St Julien, telle qu’elle devait se présenter.

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