Il n’a pas 30 ans et vient d’être choisi par ses pairs pour être le responsable local de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles : la « FDSEA » ; portrait de Julien Pechoux.
Pour se présenter, Julien annonce d’emblée qu’il a « grandi parmi les vaches » : celles de l’exploitation familiale, à St Etienne du Bois, mais aussi celles de son grand-père, à Drom, où il aimait venir travailler (pour changer, il allait aussi chez ses autres grands parents, à Jasseron . . . entre les chèvres et les moutons ! ). Après des études agricoles aux Sardières, ce passionné de rugby (3ème ligne au XV surannais) se retrouve déligneur à la scierie Poncin, à Treffort. Mais il revient vers le monde des bovins en devenant taurelier chez Immotest à Ceyzériat. Puis, suite à un départ en retraite, il reprend une exploitation sur le hameau de France (commune de Meillonnas), et s’associe avec son oncle à Drom pour créer le GAEC des Landes (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun). Après des travaux d’agrandissement et de réorganisation, l’ensemble du cheptel est réuni sur un seul site : 60 laitières et 30 génisses cohabitent désormais à Drom, sur le siège de l’exploitation.
Rajeunissement des cadres
Passionné par son métier, ce jeune agriculteur aime à rencontrer ses confrères au syndicat agricole. Lors de la dernière assemblée générale du syndicat cantonal, des modifications sont opérées sur les périmètres territoriaux : auparavant calqué sur l’ancien canton de Ceyzériat, le syndicat devient « Inter-vallées » pour traiter la vallée du Suran et ses « annexes », de Drom à Corveissiat. De plus, le bureau doit être renouvelé et le président Jean François Clair annonce sa retraite prochaine. Ce dernier insiste pour qu’un nouveau dirigeant soit choisi parmi les jeunes exploitants. Julien Péchoux est alors élu, et sera secondé par Gérald Guillot, de Simandre, sensiblement du même âge ; Olivier Bavoux (Simandre), David Bonnier (Chavannes) et Jean-Michel Guillermin (Villereversure) complètent le bureau.
Il faut prendre le taureau par les cornes !
Le nouveau président est assez optimiste sur l’avenir de l’agriculture en Revermont : la zone du Comté est attractive et assure un revenu correct aux producteurs ; « la montagne attire les jeunes, malgré les contraintes », remarque-t-il, « et les consommateurs apprécient un retour au terroir dans les unions de producteurs. A Drom, la coopérative de fromagerie est sauvée : il n’y a que des jeunes ! ». Pourtant, il s’inquiète du peu d’esprit syndicaliste sur son secteur : si des anciens cotisent encore au syndicat, ils ne sont actuellement qu’une douzaine de membres. Ce papa de deux bambins est ainsi persuadé « qu’il faut sortir de son exploitation, ne pas toujours avoir le nez dedans et voir autre chose ». C’est le syndicat qui permet de se tenir informé, de défendre sa profession, d’être associé aux démarches qui la concernent, et d’être représenté dans les instances qui décident sans toujours connaître la réalité du terrain, que ce soit en matière de politique agricole commune, d’évolution de normes ou de périmètres, de faire pression, le cas échéant. Organisée aux niveaux départemental et national, la fédération permet alors la circulation de l’information dans les deux sens, grâce à des animateurs salariés, des rencontres bimestrielles et l’édition d’un bulletin ; elle permet aussi de bénéficier de certains avantages, par exemple en réalisant des groupements de commandes pour les adhérents.
En phase d’appropriation de sa mission, Julien Péchoux aimerait pouvoir regagner des adhérents ; « ça prend du temps, mais on voit autre chose et ça me plait ; j’aime mon métier : c’est une passion ! ». Nul doute qu’il fasse des émules : son épouse elle-même s’est relancée dans une formation . . . au lycée agricole !
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