Un édifice particulier : le « calvaire des enfants mort-nés »

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Après la croix de la mission 1923, et toujours dans le même secteur,
intéressons-nous à une autre croix, moins visible . . .
  et qui a aussi disparu puis été ré-érigée.

   Le choeur de l‘église St Thyrse est signalé pour abriter les sépultures de plusieurs prêtres ; les fidèles, eux, étaient inhumés dans le cimetière de la paroisse, auparavant situé autour de l’église : côtés nord (actuel passage de l’alambic) et ouest (bord de la place Docteur Gaillard). Il a été transféré à son emplacement actuel entre 1854 et 1862, à l’extérieur du village, au lieu-dit « La Croix Jouvray ».

   Il est une troisième catégorie de défunts qui connaissait un « traitement » différent : les enfants mort-nés sans baptême. Ces derniers étaient  » nuitamment portés au calvaire  » situé sur le chemin des Conches, pour être enfouis dans une cavité sous le socle de la croix. Ce monument funèbre pourrait dater du VIème ou VIIème siècle.

Une pratique très ancienne

   En 1903, Hector Caillat, historien local, indique que cette pratique aurait perduré jusqu’en 1793. En effet, la révolution française connait, cette année-là, la triste époque de la Terreur. Dans l’Ain, Albitte, « représentant du peuple », est particulièrement efficace dans sa lutte contre « le fanatisme religieux » : près de 800 clochers sont détruits (à Drom, on rase celui de l’église Saint Thyrse et on démolit la chapelle Sainte Catherine ; à Ramasse, les habitants sont contraints de détruire eux-mêmes la chapelle des Conches). Sur le calvaire de Drom, la croix est détruite ; un Christ en relief était taillé dessus.

   Chaque année, ce lieu était le but d’une procession, lors de la fête de l’Ascension.

   Il y a 120 ans, Hector Caillat écrivait : « on peut encore voir sous la croix des os d’enfants et des restes de petits cercueils« .

200 ans plus tard …

   En 2006, le socle est déplacé de quelques mètres pour se rapprocher du chemin et se désenclaver d’une parcelle privée. L’association « Patrimoine » se charge de cette opération, délicate du fait de la taille et de la fragilité des blocs de pierre séculaires, puis elle le recoiffe d’une croix tombale en pierre sculptée, donnée par les descendants de Mme et M. Alfred Carrier.

Dessin de Hector Caillat

Le calvaire déplacé et « reconstitué ».

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