Monument emblématique de Drom, le campanile a effectué plusieurs déplacements ces deux derniers siècles : retour sur un peu d’histoire.
La paroisse de Drom est déjà citée, en 640, sous le vocable de Ste Catherine ; une chapelle seigneuriale est probablement érigée avant le XIIème siècle (contre l’église St Thyrse actuelle). Elle est, semble t’il, détruite en 1793, au moment de la dispersion des biens du clergé et de la destruction des signes religieux. Le clocher de l’église, constitué d’un campanile à cloche unique, est alors rasé : il convient qu’aucun signe religieux ne dépasse de la toiture ( » étendards d’un culte dominateur« , près de 800 clochers auraient ainsi été détruits dans le département.)
Caché une douzaine d’années
Plusieurs habitants de Drom, apparemment hostiles aux excès antireligieux de la Terreur, rachètent le presbytère à titre privé : peut-être récupèrent-ils aussi le campanile pour le mettre en sûreté, à l’abri de la tourmente révolutionnaire ?
Taillé d’une seule pièce, ce monument gothique pourrait être contemporain de la reconstruction du chœur de l’église (1475).
Retour au calme
En 1806, le calme revenu, le clocher de l’église est reconstruit. En 1808, le 31 janvier, le presbytère est racheté par la commune à ses quatre propriétaires. On peut imaginer qu’à ce moment, le campanile ressort de l’ombre pour prendre place en face de la porte de l’église Saint Thyrse, sur le mur de clôture.
En 1922, le mur disparaît pour la création de la place Docteur Gaillard : le campanile est donc de nouveau déplacé pour être exposé contre l’église, dans le coin Nord Ouest . . .
Jusqu’à 2006 où, profitant des travaux d’aménagement du cœur du village, il est installé sur la façade Ouest de l’église, côté Sud, où il sera mieux en valeur.
Par la même occasion, sa restauration est confiée à une entreprise spécialisée qui lui redonne une nouvelle jeunesse et une nouvelle solidité dans les règles de l’art : c’est reparti pour 600 ans !
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