
Le village a compté deux écoles pendant 40 ans ; en 1925, elles ont fusionné en une « école mixte à classe unique » qui a prouvé son efficacité avec bonheur, mais contre vents et marées, satisfaisant des générations de Dromniers
De 6 à 92 ans, élèves d’hier et d’aujourd’hui se sont retrouvés avec le même enthousiasme dans la cour de leur école et dans la salle de classe. Là, une exposition leur présentait aussi bien l’histoire de l’instruction publique à Drom sur les 227 dernières années, avec l’évolution des bâtiments dédiés et des effectifs, que des témoignages d’enseignants ou d’anciens élèves. Le plus attendu fut, sans doute la succession des photos de classes sur plusieurs décennies, où beaucoup ont pu se reconnaitre . . . ou pas !
Une organisation collective
Depuis la dernière rentrée, animées par Lucile, de l’association Villâges, et Hélène, artiste locale, des rencontres régulières ont eu lieu entre écoliers d’aujourd’hui et d’hier, lieux de riches échanges intergénérationnels, restitués par tous, en musique avec plusieurs chansons sous le thème » A tous les âges, y’a des avantages ; si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ».
Un état d’esprit
Cheffe d’orchestre de cette journée en préparation depuis des mois, Isabelle Poncet, Maire adjointe, rappelle que « dans cette classe si unique, on apprend, non seulement à lire et écrire, mais aussi à grandir ensemble et s’entraider ; on ne fête pas seulement l’école mais une manière de vivre l’éducation, de vivre ensemble ».
Il est des enseignants qui ont marqué leur passage ; si Catherine Mercier (de 1994 à 2002) était excusée, beaucoup attendaient le retour de Danièle Perrin (de 1963 à 1994), et même de Suzanne Soret (de 1948 à 1954) qui a fêté aussi son centenaire, entourée d’anciennes élèves. Les deux se sont vu offrir des fleurs, en présence de Sylvain Turpin, leur successeur depuis 2011.
Une fratrie reconstituée !
Il y eu aussi une époque où l’école accueillait des enfants placés dans des familles. Jacqueline et Daniel Maréchal sont de ceux là. Si la première, plus jeune, est restée toute son enfance dans une famille (chez le maréchal, devenue sa famille), son grand frère est parti du jour au lendemain après le décès de son hôte (le garde champêtre) pour être placé ailleurs, sans que personne n’en ai plus de nouvelles.
A l’école, leurs blouses étaient différentes des autres, et Daniel veillait sur Jacqueline, sans même savoir, au début, qu’elle était sa sœur. Elle venait le voir toutes les semaines, jusqu’à ce jour où il n’était plus là, il y a 60 ans. Depuis, chacun a fait sa vie, l’un dans la région lyonnaise, puis maintenant dans la Loire ; l’autre ayant quitté Drom plus tard pour le secteur d’Ambérieu, puis celui de Bourg.
Intense émotion, ce jour, pour ces retrouvailles, d’autant plus que Daniel a pu revoir sa maison, sa chambre, aimablement accueilli par Annabelle et Jérôme, actuels occupants, mais n’a pu retenir ses larmes devant la plaque de la rue, au nom de celui qui était devenu son père.



L’événement se préparait depuis des mois, mais tout s’est accéléré les dernières semaines, les derniers jours !
On descend les vieux bureaux (de 1912) du grenier, on prépare les expositions, on soigne la décoration . . .





Les anciennes instit’, Danièle (1963/1994) et Suzanne (1948 / 1954 ) sont ravies par les chansons intergénérationnelles préparées par Lucile (association Villâges) accompagnées de Hélène, Gérald (artistes locaux) et Didier.
Pour la chanson des Dromignons de tous les âges, c’est ici !



Les expositions ont du succès ; en remontant le temps, on cherche à (se) reconnaître . . .








Lors des travaux de 2003, on a retrouvé
un petit bateau sur le tableau noir, peint à même le mur !




Enseignants et effectifs (pas plus d’informations de 1900 à 1938 . . . )




Il y a aussi eu des années frayeurs : 2002 (voir ci-contre, l’ancêtre du Petit Dromadaire) , puis encore 2007 : voir la position de la commune, suite à la tentative de fermeture de M. l’inspecteur d’académie, et la délibération du conseil municipal.

Cantine en plein air, ce jour






Un bon moment de convivialité sous les frondaisons










Il est l’heure de reprendre les cours ! Sylvain, le Maître d’école, sort son cahier de 1948.
Dictée : Une vieille école
Cette bâtisse sans étage, allongée au fond d’une cour ombragée de quelques lilas mal entretenus et d’un vieux pommier, c’est l’école. Michel pousse la grande porte de bois à claire-voie vétuste et disloquée. Les murs sont dégradés, le toit les écrase de ses tuiles demi-rondes. Il traverse le préau ombragé de fagots, de souches, de bois de chauffage tout tordu. Dans un coin, un clapier primitif abrite quelques pensionnaires malingres et deux nids à poules.


Une quarantaine d’élève studieux se sont appliqués ; trois ont réalisé un sans-faute.
Calcul
Un ouvrier gagne 14 Francs par jour de travail.
Le premier trimestre, il travaille 70 jours sur 90.
Les jours de travail, il dépense en moyenne 8 francs et, les jours de repos, sa dépense augmente de 1 franc.
Combien a-t-il gagné ?
Combien a-t-il dépensé ?
Que lui reste-t-il ?

Dans ces quatre phrases, soulignez d’un trait, le complément d’objet, et de deux traits, l’attribut du sujet :
Mon désir deviendra réalité / Voyez la réalité en face
Jean est nommé sergent / Le capitaine félicite le sergent



Des retrouvailles inespérées : l’émotion à l’état pur







Merci à Christian MORANDAT pour sa photo qui illustre bien la joie et le bonheur de cette journée mémorable : Suzanne SORET, ancienne institutrice et centenaire, Danièle PERRIN, ancienne institutrice, Sylvain TURPIN, instituteur actuel, et Monique BONNET, doyenne des anciens écoliers de DROM.