Le lavoir de Drom, centre vital devenu curiosité touristique

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Une plate-forme a été aménagée pour servir de scène lors des concerts

Depuis toujours exemple type des phénomènes hydrogéologiques qui régissent et caractérisent le sol karstique de la vallée, ce lieu mérite quelques explications historiques.

   Il y a « fort longtemps » (au XVIIème, XVIème, XVème siècle, encore avant ?), on avait remarqué en temps de fortes pluies que les eaux surgissaient avec violence par les fentes de rocher (encore visibles aujourd’hui), au dessous du four banal (à l’emplacement de la maison Spilmann) ; ces geysers devaient atteindre deux mètres (« des « tromphiaux » de six pieds »). Les habitants ouvrirent la grotte à grands frais au fond de laquelle ils trouvèrent et mirent à jour « une belle et bonne source d’un courant sortant d’une galerie souterraine sous les rochers côté sud de ladite grotte ».

   Un tilleul séculaire existait sur la place, sous lequel s’assemblaient les habitants quand ils avaient à délibérer sur les intérêts de la communauté (à l’emplacement de la Fromagerie construite, elle, en 1906, sur la « Place de la Pompe »).

   Une femme s’étant noyée en 1824 au bassin de la source, on érigea, une construction monumentale avec robinets et « bachats » : Etabli sous la direction de Claude Caillat, Maire, An 1831.

Un lieu de rencontres

   En 1873, une grande citerne est creusée au fond par un entrepreneur de Jasseron et, en 1884, à l’âge d’or de la construction métallique, le lavoir est doté d’un toit métallique fixé dans la roche et supporté par un magnifique pilier taillé dans un seul bloc. En effet, tout le site étant submersible lors des inondations régulières, le toit du lavoir peut se trouver rapidement à trois mètres sous l’eau ! Le zinc est fourni par M. Belaysoud, à Bourg en Bresse.

   Puis le réseau d’eau courante est installé, le lave-linge fait son apparition . . .  et le lavoir perd peu à peu de son utilité : la dernière lavandière s’arrêtera en 1956.

   Ainsi, point vital grâce à la source « qui donne de l’esprit à ceux qui en boivent ! », du four banal à la fromagerie, des réunions sous le tilleul aux lessives du lundi,  jusqu’aux visites guidées actuellement organisées, ce lieu (appelé ici, le lavoir, la fontaine ou le « cabasson ») est depuis toujours un centre de rencontre, « vecteur de lien social », dit-on aujourd’hui (même si, lors des discussions « sous le zinc », lorsqu’on lavait le linge, on salissait parfois les gens . . . ).

   Il a même de nouveau retrouvé cette fonction en se révélant un excellent amphithéâtre naturel : des concerts y ont été donnés pendant quelques années !

Le site avant les aménagements (dessin Hector Caillat 1903)

Dans les années 1930

Un peu d’eau . . .

. . . un peu plus (maximum non atteint)
 

Une salle de concert appréciée

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