François Déloge édite un deuxième livre

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Après  » De flâneries en badineries « , François récidive avec « Temps bien que mal »

A Jasseron, l’écriture a toujours été une passion pour François Déloge,
c’est aussi devenu une arme pour lutter contre son « locataire » coriace : Parkinson

   Originaire de Côte d’Or, François est installé depuis les années 80 à Jasseron, village de Christiane, son épouse (d’une famille originaire de Drom). Après une carrière d’infirmier cadre de santé à l’hôpital, il se met à écrire au moment de la retraite, mais à écrire beaucoup plus qu’avant, puisque cette  » manie  » le suivait depuis toujours. En effet, lors d’un événement particulier, que ce soit un mariage, une fête locale ou une plus simple réunion amicale, il alignait les mots pour de petites interventions. Mais des occasions plus banales donnaient aussi l’occasion de noircir quelques pages : un accident, un fait divers, un fait de société, une émotion suscitée, un enchaînement d’idées : un chien qui aboie intempestivement ou un verre qui se brise peuvent donner lieu à une multitude de conséquences !

Le ciseau à bois, l’appareil photo . . . et la plume !

   Ecriture va de pair avec lecture ! François est bénévole pendant 25 ans à la bibliothèque de Jasseron, depuis sa création. On retrouve cet altruisme dans le club de vélo, qu’il contribue à créer il y a environ 35 ans, et aussi à la bibliothèque sonore où il œuvre une dizaine d’années, d’abord comme donneur de voix, puis comme formateur. On l’a aussi entendu animer des émissions sur RCF :  » Au plaisir des mots « ,  » Paroles en l’air « ,  » Parfums d’enfance « . Le retraité a aussi de belles sculptures et de belles photographies à son actif. Mais il estime surtout que  » on n’est pas fait pour être solitaire, muet : l’écriture est un moyen d’exprimer les choses qu’on a en soi, c’est rencontrer des gens qui vont te lire et retrouver des choses semblables pour eux « .

Ecrire : crier, créer et rire !

   On lui suggère de publier ses écrits. Il édite alors  » De flâneries en badineries « , mélange d’écrits antérieurs, de souvenirs d’enfance, de poèmes et de  » divagations  » philosophiques. Un chapitre  » règlement de compte  » termine l’ouvrage,  » Je ne badine pas avec mon locataire « , où l’auteur évoque sa vie avec l’indésirable qui s’est invité depuis bientôt quinze ans dans son système nerveux : Parkinson, que François traite « avec la même légèreté et la même distance que le reste « , jonglant avec les mots :  » dans écrire, il y a crier, créer et rire « .

Effet du confinement

   Lors du premier confinement, il retrouve une série de textes, plus récents, qu’il a envie de reprendre « d’en faire quelque chose« . Nouvelles, chroniques, poèmes : il n’ont pas de rapport entre eux, mais François les relie par un fil conducteur : le temps. « Le confinement nous a donné un rapport un peu particulier au temps« . François continue de « jouer avec les mots pour s’évader et pénétrer dans le pays des mots et merveilles » et publie maintenant « Temps bien que mal », selon une construction qui peut paraitre similaire à son premier ouvrage.

« Publier, c’est s’exposer »

   Mais il précise qu’il a « osé plus : publier, c’est s’exposer« . Il a ainsi introduit des textes plus légers, avec plus d’humour, pour se retourner les méninges ; composé des textes avec des mots qui ont plusieurs sens, décortiquant leur polysémie, pour « torturer les mots jusqu’à ce qu’ils se trouvent découverts sur toutes les faces« .

Le printemps, la mort, la vie

   Des thèmes nouveaux s’invitent : le printemps, très présent dans les textes, la retraite, mais aussi la mort, liée au thème du temps. « Il y a un temps pour tout, dont un temps pour mourir ; placée au cœur de l’existence, la mort fait partie de la vie ; ce qui amène des réflexions sur la façon de vivre. Malgré tout, c’est la vie la plus forte ! » Toujours animé d’un besoin de créer, de faire quelque chose, le retraité écrit désormais grâce à un logiciel qui décrypte sa voix ; il conclue notre entretien en évoquant l’évasion : « s’évader ne se dit que de l’homme ; les oiseaux et les animaux, eux, s’échappent ».

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