Léa, élève infirmière pendant le Covid

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Pour la couverture, Léa a commandité une oeuvre auprès d’un ami de son âge, Benjamin Destouesse, artiste professionnel basé à Dax.

Dès le premier jour de son stage, Léa Cote s’est trouvée embarquée dans la spirale de la crise sanitaire.  Jour après jour, sans aucun jugement, elle a noté son quotidien, ses constats, publiés aujourd’hui dans son premier livre.

   Née dans le Haut Doubs, cette jeune Franc Comtoise est arrivée à Drom quand elle avait quatre ans. Après la classe unique du village, puis le collège à Ceyzériat, le lycée à Bourg, Léa étudie l’histoire pendant une année, puis se dote d’un diplôme de secrétaire médicale avant d’intégrer l’école d’infirmières. En fin de deuxième année, elle débute son stage en cabinet libéral … le 16 mars 2020.

  Depuis quelques temps, la période est trouble, plus encore dans le corps médical et, entre les informations qui circulent et se contrarient, les consignes officielles qui semblent hésitantes, la jeune femme se questionne, cherche à faire le point.

L’écriture, passion et exutoire

  Tout en avouant qu’elle ne lit pas, Léa a la passion de l’écriture depuis ses 15 ans : « c’est un exutoire, pour organiser ma pensée, lorsqu’il arrive un événement personnel ; mais jamais plus de cinq pages (hors travail scolaire) », et tout à la machine à écrire (encore une passion) !

  Alors, dès le premier jour de confinement, elle se met à raconter son quotidien, ses constats, ses doutes, les évènements, mais directement sur ordinateur. Après une journée de travail plus le trajet, le clavier crépite ainsi plusieurs heures, « jusqu’à sept heures d’écriture« .

  L’élève infirmière ne porte pas de jugement : « je ne voulais pas entrer dans le débat, ce n’est pas mon rôle ; pas prendre de position sur la gestion de la crise, mais simplement exposer ce que j’ai vu et ressenti. Tout est vrai, tous les dialogues sont réels ».

D’étudiante à auteure

  Pour la première fois, elle partage ce besoin de s’exprimer avec un ou deux proches, lesquels lui demandent l’autorisation de rediffuser ses écrits. Des lecteurs assidus attendent alors impatiemment la suite, comme elle-même : « chaque matin, au lever, j’avais envie de connaître la suite ! » ; on lui suggère d’éditer son histoire. Après neuf semaines d’écriture quotidienne, Léa se décide pour l’autoédition, pour « tout gérer de A à Z« . Elle engage une correctrice, un dessinateur, trouve un éditeur.

Témoignage 

  L’écriture est ainsi « ce qui m’a permis de tenir. La volonté de témoigner est donc venue après mes premiers pas dans le milieu médical : c’est difficile de se le représenter. Les étudiants ont été complètement oubliés et ma promotion est en grande détresse. Ce que je raconte, c’est 1% de ce qui se passe dans les services hospitaliers« .
  Peut-être une première expérience qui justifiera le titre choisi par la future infirmière, en référence aux épreuves subies et surmontées, origine de la vocation de certains soignants ?

Une carrière littéraire ?

  A la base, la volonté de publier « n’est pas pour dénoncer, mais par passion de l’écriture« . Léa ressort maintenant certains des ses « anciens » textes, les réutilise, participe à des concours d’écriture et travaille déjà sur un nouveau projet « qui sera une fiction« .

« Les infirmes d’hier » : 210 pages d’émotions et de questionnements ; une plume spontanée, à la fois juvénile et mature.

Où trouver le livre ?

L’ouvrage de Léa Cote est commercialisé au Comptoir Gé-Néral, à Jasseron,
 la libraire Montbarbon, à Bourg,
et chez l’éditeur www.thebookedition.com .
Prix 12 € 

En 2006, Léa avait été croquée par Margaret Steel, dans le cadre de son exposition « Une classe (très) unique » 

C’est la même année, en 2006, qu’est apparu la dénomination « Dromignons », désignant les écoliers de DROM . . .